N° 164 - Juin 2009
ISSN : 1161-3122
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'Espagne atteint un moment insurpassé dans l'histoire de la nature morte ou bodegón. A l'heure où la National Gallery de Washington met à l'honneur Luis Melendez, le grand maître du genre au XVIIIe, découvrez cet émouvant âge d'or et ses plus brillants représentants, de Velázquez à Van der Hamen, de Sanchez Cótan à Zurbáran ou Goya. En complément, vingt pages dressent, en miroir, un panorama par région de la nature morte italienne au Siècle d'or.
La nature morte ou bodegón trouve dans l'Espagne du Siècle d'Or une véritable terre d'élection. Plongeant ses racines dans une vie quotidienne qu'il s'agit, tantôt par nécessité, tantôt par inclination spirituelle, de célébrer dans ses aspects les plus humbles et sa frugale simplicité, elle s'accorde à merveille à un tempérament espagnol naturellement porté à la sobriété. Madrid, Valence, Séville témoignent ainsi de l'autonomie acquise par un genre désormais pratiqué pour lui-même et en voient s'affirmer des représentants de tout premier plan, dont certains restent inégalés, tels Juan Sanchez Cotan, Juan Van der Hamen, Francisco de Zurbaran ou Antonio de Pereda. Après ces très riches heures, le XVIIIe siècle, moins austère, prend des couleurs plus légères et avec lui, le bodegón perd en force ce qu'il gagne en luminosité, comme en témoigne l'œuvre majeure de Melendez.
Auteur : Interview de Stéphane Loire - Enrique Valdivieso
Magazine : Dossier de l'Art n° 164 Page : 14-23
Date : 01/06/2009