N° 44 - Décembre 1997/Janvier 1998
9,50 €
ISSN : 1161-3122
L'art à la cour des ducs de Bourgogne Le règne des grands ducs de Valois s'étend de 1364, date à laquelle Philippe le Hardi, fils du roi Jean le Bon, devient duc de Bourgogne, à la mort de Charles le Téméraire en 1477. Leur domaine comprenait outre l'ancien duché et le comté (Bourgogne et Franche-Comté actuelles),les provinces jusqu'alors sous la dépendance des comtés de Flandre, réunies à la Bourgogne par le mariage de Philippe le Hardi avec Marguerite de Flandre. Les Valois avaient le goût du faste. Sous leur règne et grâce à leur mécénat les arts connurent une période éblouissante non seulement la sculpture avec la célèbre école bourguignonne et son chef de file Claus Sluter, la peinture avec les plus grands artistes flamands du XVe siècle – le Maître de Flémalle, Van Eyck, Van der Weyden et leurs disciples –, mais aussi l'enluminure qui connut alors son âge d'or en France et en Bourgogne, les tissus précieux et la broderie. Les ducs avaient constitué l'une des plus prestigieuses collections de tapisseries d'Europe. L'Apocalypse de Bourgogne surpassait le chef-d'œuvre d'Anjou. Leur trésor est aujourd'hui dispersé dans les musées d'Europe et d'Amérique, séparé du brillant contexte de la Cour bourguignonne qui l'a vu naître. L'objet du présent dossier est de faire revivre ce grand moment de l'art occidental.
De nos jours, la tapisserie est parfois qualifiée d'art mineur. Tel n'était pas le cas à l'époque médiévale, où la création artistique trouvait en elle une application importante. Parmi les collections de tapisseries du Moyen Age finissant, aucune ne pouvait rivaliser avec celle des ducs de Bourgogne, enrichie durant quatre générations de pièces somptueuses à l'iconographie variée.
Auteur : Fructuoso Marc
Magazine : Dossier de l'art n° 44 Page : 104-112